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Aides et conseils pour les consommateurs et leur entourage

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Aides et conseils pour les consommateurs de cannabis et leur entourage

Cannabis et psychoses

La psychose désigne un ensemble de maladies mentales sévères et invalidantes se caractérisant par une perte de contact avec la réalité (exemple la schizophrénie). Parmi les personnes souffrant de psychose, le taux de consommateurs de cannabis est environ deux fois plus élevé que dans la population générale. La question fait toujours débat : le cannabis joue-t-il un rôle dans le déclenchement de la psychose ?

Définition

La psychose désigne globalement les troubles psychiques dans lesquels on retrouve des symptômes comme :

  • des hallucinations auditives ou visuelles,
  • des idées délirantes, certaines de nature paranoïaque
  • un sentiment de persécution 
  • des catatonie ou troubles du cours de la pensée avec agitation profonde
  • une désintégration progressive de la personnalité

Les individus souffrant de psychose sont nommés des psychotiques. Ce type de maladie s'accompagne très souvent:

  • d'une altération des performances sociales et professionnelles: difficultés à maintenir un emploi stable, à résister à la pression d'un emploi stressant (par exemple lorsqu'un rendement est demandé)
  • de difficultés dans les relations aux autres.totop scroller green

Relation entre Cannabis et psychose

C'est une étude effectuée sur un très grand nombre de conscrits suédois suivis pendant 15 à 18 ans qui a, pour la première fois, en 1997 (1), attiré l'attention des scientifiques: le groupe des plus gros fumeurs de cannabis (plus de 50 joints consommés avant dix-huit ans) avait un risque six fois supérieur de développer une psychose par la suite, par rapport aux non fumeurs.

Bien entendu cette étude a été contestée. Un grand nombre de facteurs de confusion possibles ont été considérés par la suite: sexe, âge, type génétique, antécédents de psychose, niveau d'éducation, personnalité, Q.I., affiliations avec des pairs déviants, troubles de la conduite, fonctionnement social, abus d'autres substances, âge des parents, divorce des parents, changements dans la famille, attachement aux parents, abus de substances par les parents, facteurs socio-économiques, abus sexuels et violences, traumatisme dans l'enfance etc. (Fergusson et coll. 2006)

D'autres travaux sont néanmoins venus étayer ces conclusions par la suite: Semple (2005), Fergusson (2006) rapportent entre six et sept études de bonne qualité, dont les résultats sont concordants.

Les risques de développer une psychose pour les consommateurs fréquents de cannabis seraient en moyenne entre deux et trois fois supérieurs à ceux qu' encourent les non-fumeurs, et jusqu'à dix fois plus importants pour ceux qui sont porteurs de certaines vulnérabilités d'origine génétique.totop scroller green

Cela ne veut absolument pas dire que chaque consommateur de cannabis va développer une maladie mentale: en pratique seul un pourcentage de consommateurs en sera affecté. La question est alors la suivante: le cannabis favorise-t-il l'apparition de troubles psychotiques ou y a-t-il plus de consommateurs de drogues chez les personnes qui souffrent d'un problème psychique?

 

Weed, bad trip, psychose et schizophrénie

Le débat sur cette question n'est pas nouveau.  documentaire de la chaîne de télévision ARTE

Toutefois le risque est augmenté de façon significative, en particulier pour un sous-groupe particulièrement vulnérable. Or, puisque la consommation de cannabis augmente dans la population d'adolescents, de plus en plus de personnes vulnérables se trouvent exposés à un risque de développer une maladie sévère et invalidante. On peut estimer que sans être exposées à la consommation de cannabis ces personnes pourraient mener une vie normale.

Un rôle aggravant a été identifié pour une première consommation précoce dans l'adolescence: les adolescents qui initient leur consommation de cannabis à 15 ans ont trois fois plus de risques de présenter des symptômes de psychose à l'âge de vingt-six ans, par rapport à ceux qui débutent leur consommation à dix-huit ans. Un sur dix contre un sur trente (Arseneault et coll. 2002).totop scroller green

En conclusion

Le lien de causalité entre le cannabis et la schizophrénie n'est clairement pas établi. Nous sommes certains qu'il y a plus de fumeurs de cannabis chez les personnes souffrant d'un trouble psychotique, mais cela n'indique pas encore que la cannabis soit responsable de l'apparition de la maladie. Par contre, il est prudent pour l'adolescent de ne pas consommer de substances psychotropes (le cannabis comme l'alcool et les autres drogues) alors que son cerveau est en pleine maturation. La consommation de psychotropes à l'adolescence peut favoriser la développer de troubles mentaux pour les personnes les plus vulnérables.

Références

  1. Fergusson et coll. 2006 : Cannabis and psychosis