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Aides et conseils pour les consommateurs et leur entourage

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Aides et conseils pour les consommateurs de cannabis et leur entourage

Vulnérabilité génétique et consommation de cannabis

 La tendance à ressentir des effets psychotiques semble dépendre de notre ADN.

 Génétiquement, on ne serait pas tous égaux face aux conséquences néfastes du cannabis. C'est le cas des porteurs de deux copies VAL158  du gène codant pour la COMT, une enzyme qui règle les niveaux de dopamine dans certaines régions du cerveau.

Selon Kennedy (2003), les gènes auraient un impact sur le risque de troubles psychotiques ultérieurs chez des adolescents consommateurs de cannabis : les porteurs de deux copies de la variante VAL158 du gène COMT présentent un risque significativement accru de souffrir de ces troubles, par rapport aux porteurs d'une seule copie, et aux porteurs de la variante MET158. Les porteurs de cette "vulnérabilité" sont présents en proportion significative dans la population générale.

Marie-Odile Krebs du CNR (2014 et 2019) révèle certaines variantes génétiques du récepteur aux endocannabinoïdes CNR1, récepteur sur lequel agit le THC (Tétrahydrocannabinol, principal composant du cannabis). "L’haplotype AAA du gène, présent chez environ 30 % des sujets, semble moins souvent associé aux effets psychotiques que les autres haplotypes. Cela suggère l’existence de facteurs génétiques qui prédisposent à ce type de symptômes, indépendamment des habitudes de consommation", explique Marie-Odile Krebs*, responsable de cette étude. Dan un cerveau en pleine maturation, les cannabinoides peuvent perturber le développement du système limbique qui est déterminant dans le fonctionnement, le comportement, et l’émergence de troubles psychiatriques.Ces deux études confirment que la consommation de cannabinoïdes chez les adolescents et les jeunes adultes a un impact négatif à long terme sur le développement cérébral, qui peut être majoré en cas de troubles psychiatriques préexistants.

Les porteurs de cette "vulnérabilité" particulière présentent aussi un risque naturellement accru de troubles de la mémoire et ils sont sur-représentés dans la population qui consomme des substances psychoactives. La consommation de cannabis vient augmenter et potentialiser ce risque. Par contre, cette configuration génétique confère un seuil de la douleur plus élévé, et moins de susceptibilité à la fibromyalgie et à la migraine.

Les potentialités des gènes sont modulées de façon importante par l'environnement: ainsi, selon la qualité des influences, la disponibilité des substances, l'opportunité de consommer, la qualité du lien avec les proches, les circonstances psychologiques et sociales (etc.), le risque va se concrétiser dans la réalité ou non.

Génétique et addiction

Plus généralement, on peut suspecter que la génétique joue un rôle dans l'installation d'une addiction, même si facteurs environnementaux et contextuels jouent des rôles prépondérants. Le patrimoine génétique d'un individu peut aussi bien constituer une protection qu'une faiblesse dans l'apparition d'une dépendance, mais n'est pas une condition nécessaire et suffisante à l'installation d'une addiction.  L’étude des facteurs génétiques liés au développement d’une addiction est l'un des moyens d’obtenir une meilleure compréhension des facteurs de risques de développer cette pathologie.

Références